Zombie - les origines

Le zombie, cet être cannibale qui provoque la terreur à travers la littérature et le cinéma. Genre popularisé par le film de George A. Romero, « La nuit des morts-vivants » de 1968, le zombie de la culture populaire actuelle est bien différent de ses origines. On décrit maintenant le zombie comme une personne morte revenue à la vie (par une drogue ou un virus), aurait un comportement très agressif et chercherait à dévorer les gens -surtout leur cerveau -. De plus la plupart les zombies sont décrit comme étant très lent, incapables de courir. Donc ici ils n'ont pas de maître, se sont simplement des morts-vivants avec un appétit d'enfer !

Mais cela ne fut pas toujours le cas.

Photo de Daniel Jensen

Il faut déjà définir ce que l'on entend par zombie avant de chercher ses origines. Catégorise-t-on de zombies les gens ressuscités ? Les personnes qui attendent dans l'au-delà sont-elles des zombies ? Non. Ces gens n'entrent pas dans la case « zombie » car, normalement, ils ont une âme et une conscience. Par exemple dans la mythologie nordique, ceux qui sont au Valhalla festoient et attendent leur retour lors du Ragnarök. D'autres encore attendent tout simplement la fin du Crépuscule des Dieux pour repeupler le monde. Revenir d'entre les morts n'est normalement pas permis, mais cela reste possible (bien que très très très compliqué) comme le montre le mythe d'Orphée et d’Eurydice. Ça c'est dans la culture païenne. Dans les religions monothéistes comme la chrétienté, la nécromancie est interdite. On ne doit pas jouer avec la vie. Seuls le Seigneur et Jésus ont ce droit (et l'abolition des privilèges alors?!). On peut prendre l'exemple de Léonard de Vinci avec ses études sur des cadavres, c'était mal vue, voir un sacrilège pour l'époque. Dans l’œuvre de Marie Shelley, travailler avec des cadavres se fait en secret. Mais là ça reste de la recherche "scientifique", dans un but de comprendre et d'innover.

Le zombie à l'origine est une personne dépourvue de conscience et donc de son âme. C'est une victime d'un sorcier vaudou, un hougan. La légende prend naissance en Afrique de l'Ouest puis est transmise en Haïti et en Amérique du Sud au XVI-XVII ème siècle où la culture africaine se mélange à la culture locale et catholique.

Les zombies sont donc des victimes d'un sorcier. Ce-dernier a pour but de contrôler sa victime (le zombie donc- pour qu'elle réalise des travaux, travailler dans un champ de canne à sucre par exemple. Pour infecter sa victime, le sorcier peut soit réaliser un rituel vaudou en relation avec le démon Baron Samedi, soit préparer un poison.

Dans le cas du rituel magique, le sorcier va dévorer l'âme de sa victime et donc pourra contrôler son corps, ses faits et gestes. En bref, la victime devient sa marionnette. Elle agira sans hésitation, sans conscience et peut commettre des crimes sans que le vrai responsable se salisse les mains.

Le poison a un autre but. Il agit comme la tétrodotoxine, -le poison violent du poisson-globe (le fugu japonais)- qui a va paralyser sa victime et la faire passer pour morte. La victime est alors enterrée. Le soir même le sorcier vient creuser la tombe et donner un antidote au futur zombie pour qu'il puisse à nouveau se mouvoir. Mais il lui donne aussi de puissants psychotropes qui grilleront tout état de conscience. Le zombie, sorti de terre, est réduit à l'esclavage et au bon vouloir du sorcier.

Les zombies sont obéissants mais lents, leur démarche est mal assuré. Il se déplace principalement la nuit. C'est une créature revenue d'entre les morts, donc on retrouve la dualité ténèbre-lumière. Ils ne ressentent pas la douleur et il n'est pas nécessaire de leur donner à manger. Tant que leur maître ne leur en donne pas l'ordre, ils ne sont pas agressifs. De loin on peut les confondre avec un être vivant. Parfois leur peau se nécrose et ils peuvent avoir le teint verdâtre, d'où l'expression « tu as l'air d'un zombie aujourd'hui » quand quelqu'un remarque que vous semblez malade.

Il existerait des cas de zombification comme par exemple celui de Felicia Felix-Mentor, décédée en 1907 et réapparu bien vivante en 1937. Ou encore celui de Clairvius Narcisse, mort d'une maladie en 1962 puis revenue une dizaine d'année après, il a reprit contact avec sa sœur et lui a raconté avoir était transformé en zombie par un hougan à cause de son frère. On l'aurait obligé à travailler dans une plantation sous l'effet de psychotropes et de suggestions mentales.

L'image du zombie à bien changer, de victime marionnette d'un hougan à un mort-vivants dévoreur de chair et fan de cerveau. On peut dire que se sont des revenants, comme d'autres créatures tels que les fantômes, broucolaques, goules, vampires ou encore momies, mais ça, c'est une autre histoire.

Sources :

COMTE Fernand, Les grandes figures des mythologies, éd. Larousse-Bordas, Paris, 2000

BRASEY Édouard, La Petite Encyclopédie du merveilleux, éd. Pré aux Clers, 2015